Avec notre correspondant à Islamabad, Eric de la Varenne
Devant Lal Masjid, la mosquée Rouge d’Islamabad, la foule se presse à la sortie de la grande prière du vendredi. Ici, les prêches sont réputés violents, prenant souvent l’Occident pour cible.
Mohamed Reiman vient prier tous les jours et quand on lui parle des interdictions de Facebook et YouTube pour dessins blasphématoires, voici ce qu’il répond : «Il ne faut pas encourager ceux qui attaquent notre religion et le gouvernement vient de le montrer. Mais il doit aller plus loin et interdire définitivement tous ces réseaux, sinon il y aura encore des morts comme lors des grandes manifestations contre les caricatures».
A quelques minutes de là, dans un cybercafé au décor feutré, Hamid a une position plus souple, mais il condamne les excès des pays occidentaux : «Je suis étudiant et un utilisateur régulier de Facebook. Les pays occidentaux passent leur temps à dire qu’ils sont libéraux et qu’ils sont pour la liberté d’expression. Mais là, ils jouent avec les sentiments des musulmans. Dès qu’il est question de religion, je pense qu’il devrait y avoir des limites».
Depuis hier, de nombreux partis religieux manifestent dans tout le pays pour la suppression permanente de Facebook.