Avec notre correspondant à Séoul, Thomas Olivier
« Les preuves indiquent sans risque d’erreur que le Cheonan a été coulé par une torpille nord-coréenne. Il n’y a aucune autre explication plausible », a déclaré ce jeudi 20 mai 2010 le co-directeur de l’équipe d’investigation. Pour Séoul, donc, aucun doute, la Corée du Nord est bien responsable du drame.
Pyongang a aussitôt démenti, traitant, au passage, le président sud-coréen de « traître ». Il accuse Séoul d’avoir fabriqué les preuves qui l’incriminent. A la surprise générale, les Nord-Coréens proposent aussi d’envoyer au Sud leur propre équipe d’enquêteurs pour analyser les preuves.
Quoi qu’il soit, maintenant que Séoul est convaincu de la responsabilité du Nord, il reste à savoir quelles mesures seront prises. Une réponse militaire est, de l’avis général, à écarter. Reste la piste des sanctions.
Sanctions bilatérales, d’abord : le Sud devrait stopper la très grande majorité de ses projets de coopération avec le Nord. Sanctions internationales ensuite : Séoul va sans doute présenter l’affaire devant le Conseil de sécurité des Nations unies.
Ce qui soulève une autre question : comment va réagir la Chine, qui dispose du droit de véto, et qui reste alliée avec la Corée du Nord ? Si elle ne la désavoue pas, elle se mettra à dos la Corée du Sud, partenaire commercial important et acteur régional incontournable.