En approuvant la désignation de Namadi Sambo comme nouveau vice-président, les deux Chambres confirment avant tout une tradition bien établie. Selon une règle non écrite sur le partage du pouvoir entre le Nord à majorité musulmane, et le Sud à majorité chrétienne, si le président vient du Nord, le vice-président doit être du Sud et vice-versa.
Mais à Kaduna dont il était le gouverneur, on apprécie diversement la promotion de ce fils du pays. Certains cercles y voient même une façon détournée de transférer le pouvoir régional à la minorité chrétienne, car désormais vice-président du pays, c'est le chrétien Patrick Yakowa qui automatiquement remplace Namadi Sambo au poste de gouverneur de l'État.
Et puis au sein du Parti démocratique du peuple (PDP), les remous continuent, car chaque président élu doit être choisi pour un second mandat, soit huit ans. Or Goodluck Jonathan, le sudiste, qui aura à peine exercé le pouvoir un an, se verrait bien candidat-désigné du parti.
Ce qui complique un peu plus le jeu politique, c'est que l'ancien président originaire du Nord, Ibrahim Babaginda, a déjà fait savoir qu'il est candidat pour assurer le tour de sa région à la place du défunt président Umaru Yar'Adua.