Les Occidentaux restent méfiants après la signature d'un accord sur le nucléaire iranien

L’annonce de l’accord entre l’Iran, le Brésil et la Turquie n’a pas surpris les Occidentaux. Même s’ils saluent officiellement les efforts de médiation des deux diplomaties émergeantes, ils estiment que l’Iran tente de détourner l’attention sur son programme nucléaire. u moment où à New York, ils tentent d’isoler ce pays lors de la 8e conférence de révision du Traité de non-prolifération nucléaire. Par ailleurs, les capitales européennes restent sur la même ligne et demandent toujours de nouvelles sanctions des Nations Unies contre Téhéran, estimant que la question nucléaire n'était pas réglée par cet accord. La Russie en revanche salue cet accord et veut de nouvelles consultations.

Avec notre correspondant à Vienne, Blaise Gauquelin

Les délégations européennes et américaines à Vienne sont amères. Elles regrettent que le président Lula ait offert aux Iraniens une occasion en or de se présenter une nouvelle fois comme des partenaires de négociation tout à fait ouverts, alors qu’ils sont en violation du TNP depuis 2004.

En ce moment à New York, les Occidentaux tentent de faire passer une modification du Traité de non-prolifération. Concrètement, ils veulent interdire la coopération nucléaire et les transferts d’uranium avec les États qui ne respectent pas les obligations du TNP. Ils souhaitent aussi faire adopter des sanctions pénales contre tout pays qui s’en retirerait. Des modifications qui évidemment concernent l’Iran.

Selon un diplomate occidental en poste à Vienne, l’accord surprise trouvé à Téhéran fait donc partie d’une stratégie de la République islamique pour empêcher les grandes puissances nucléaires de convaincre.

Désormais ces dernières devront attendre une semaine. C’est le temps dont l’Iran dit avoir besoin pour transmette l’accord avec le Brésil et la Turquie à l’Agence internationale de l'énergie atomique, l'AIEA. Et d’ici là, la conférence aura eu toutes les chances de s’achever, sans que les textes ne soient modifiés pour sanctionner les pays qui ne jouent pas le jeu.

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