L’Iran signe l’accord sur l’échange de combustible nucléaire

L'Iran a fini par accepter ce 17 mai 2010, les plans de la médiation turque et brésilienne sur la question de son nucléaire. Une partie de son uranium sera donc enrichie à l'étranger. Le texte a été discuté le 16 mai 2010, et signé ce 17 mai par le président iranien, son homologue brésilien et le Premier ministre turc. Les détails de cet accord commencent à être dévoilés.

L'Iran est prêt à échanger 1200 kilos d'uranium faiblement enrichi. L'idée est qu'il obtienne en échange de l'uranium enrichi à hauteur de 20%, pour faire fonctionner le réacteur de recherche de Téhéran qui fabrique des produits à usage médical.

Le scénario d'enrichissement à l'étranger avait été soumis à l'Iran en octobre dernier à Vienne, au siège de l'AIEA. A l'époque, Américains et Européens estimaient ne pas avoir reçu de réponse claire de Téhéran. L'idée à depuis été relancée par le Brésil et la Turquie. Et selon l'accord dévoilé ce lundi 17 mai, cet échange d'uranium se ferait sur le sol turc.

Une contribution pour la résolution de la crise du nucléaire iranien

Depuis qu'il maitrise la technique de l'enrichissement, l'Iran a produit environ deux tonnes d'uranium faiblement enrichi à « usage civil », dit l’Iran qui n'a toutefois pas construit de centrales nucléaires. La crainte des Occidentaux est donc de voir Téhéran transformer ce stock en uranium hautement enrichi, susceptible d'entrer dans la fabrication d'une bombe.

L'idée de l'enrichissement à l'étranger permet de mettre en place un nouveau cycle d'enrichissement civil, contrôlé, impliquant des pays tiers. Politiquement et symboliquement, il s'agit surtout de recréer de la confiance dans un dossier où elle avait totalement disparu.

Le Brésil et la Turquie, puissances émergeantes

La réaction des six pays en charge du dossier nucléaire iranien est à guetter. Il s'agit des Etats-Unis, de la Russie, de la Chine, de la Grande-Bretagne, de la France et de l'Allemagne. Les six puissances devraient saluer les efforts du Brésil et de la Turquie qui marquent un point aujourd'hui. Les deux pays confirmant leur statut de puissances émergentes sur la scène internationale.

Mais rien ne dit que cela suffira à convaincre les sceptiques qui répèteront que l’Iran cherche à gagner du temps au moment où l'on avait repris les discussions à l'ONU sur de nouvelles sanctions contre Téhéran et son programme nucléaire.

Partager :