L’opposition sceptique après l'annonce de retrait de Rajoelina

A l'instar de la France, l'Organisation internationale de la francophonie salue la décision de Andry Rajoelina, l'homme fort de Madagascar, de ne pas se présenter à la prochaine présidentielle. « Une décision qui contribue à sortir le pays de la crise », estime l'OIF. Du côté de l'opposition malgache, en revanche, on se montre plus sceptique. D'autant que dans l'entretien qu'il a accordé à RFI, Andry Rajoelina a demandé que les anciens présidents du pays ne soient pas davantage candidats, et il estime que Marc Ravalomanana est disqualifié à cause d'une condamnation par contumace. L'opposition dénonce donc l'unilatéralisme de Andry Rajoelina. Ce 13 mai, date anniversaire de ce que l'on appelle là-bas la « révolution malgache », l’annonce du président est sur toutes les lèvres.

Le 13 mai est une date importante à Madagascar. Et même s’il n’y a pas aujourd’hui de grande cérémonie officielle, on ne peut pas l’oublier, notamment parce que lors de chaque crise politique, c’est justement sur la place du 13-Mai à Antananarivo que l’opposition se rassemble et c’est par exemple de là que Rajoelina a fait tomber Marc Ravalomanana l’an passé.

Mais ce jeudi, la place est quasiment inaccessible, d’une part parce qu’elle est en travaux et puis surtout parce que les manifestations publiques sont interdites. L’opposition actuelle, celle des trois mouvances, s’est tout de même réunie sous surveillance des forces de l’ordre sur le parking d’une société de l’ancien président Marc Ravalomanana. Là, le discours est clair : « pas question d’accepter le nouveau schéma proposé par Andry Rajoelina ».

A part ça, le reste de la ville est calme. Ce matin, les églises ont fait le plein et, à la sortie, on ne parlait évidemment que de cette annonce de non-candidature par le président de la transition.

Et les avis sont partagés : certains trouvaient qu’Andry Rajoelina donnait un signe fort, d’autres rappelaient qu’à l’origine, il assurait déjà n’être là que pour instaurer la IVe République. Mais le sentiment qui prévalait, c’était encore le doute, le doute sur la capacité d’Andry Rajoelina à tenir ses engagements, le doute aussi sur sa capacité à rassembler au maximum autour de son projet. Tout le monde était ainsi d’accord pour dire que l’on était encore loin d’être sortis du bourbier de cette transition.
 

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