La Banque centrale européenne serait-elle devenue un simple instrument répondant aux injonctions des politiques ? Son président Jean-Claude Trichet a beau clamer que la BCE a agi de manière « totalement indépendante », le doute s'est installé.
Alors que la semaine dernière encore, l'institution financière s'opposait catégoriquement à des rachats d'actifs à grande échelle en pleine crise de la dette grecque, elle a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi son intention d'acheter des obligations publiques dans le cadre du plan de sauvetage massif décidé par les Européens.
La BCE se retrouve de facto dans la position de financer de la dette publique non seulement grecque mais pourquoi pas à l'avenir la dette portugaise ou espagnole.
Mais il est vrai aussi que l'institution de Francfort n'a pas vraiment eu le choix face à la crise de confiance qui a pris des dimensions planétaires.
Et si elle a agi de concert avec la Commission européenne, elle n'a pas l'intention de rogner sur ses prérogatives. Elle a déjà fait savoir son intention de neutraliser l'effet inflationniste que ne manquera de provoquer le plan de sauvetage. L'orthodoxie budgétaire reste plus que jamais son credo.