Le plan de soutien comporte d'abord une enveloppe de 60 milliards d'euros mobilisable rapidement pour venir en aide dans l'urgence à un Etat de la zone euro en difficulté. Ces 60 milliards seront prêtés par la Commission européenne en échange de conditions sévères ; cela ressemble en fait au dispositif mis en place pour la Grèce.
Le deuxième élement, c'est la création d'une société qui pourra emprunter sur les marchés en s'appuyant sur la garantie des Etats européens - cette société pourra lever jusqu'à 440 milliards d'euros sur les marchés et pourra ensuite utiliser cet argent pour racheter de la dette publique. À ce fonds communautaire vont s'ajouter 250 milliards d'euros apportés par le FMI. Avec l'addition de tous ces éléments, 60 plus 440, plus 250, on arrive bien à 750 milliards d'euros, un « coussin raisonnable » selon les propos de Christine Lagarde la ministre française de l'Economie.
À cette somme va s'ajouter une action sans précédent de la Banque centrale européenne comme elle l'a confirmé très vite dans la foulée de cet accord européen : la BCE va acheter dès ce lundi 10 mai 2010 des obligations grecques. On n'en connaît pas encore le montant, mais l'essentiel est dit ; ce qu'elle se refusait à faire ces dernières semaines, ce que tout le monde sur les marchés financiers attendait d'elle, sera finalement accompli. Cela représente une décision sans précédent pour la Banque centrale européenne qui va ainsi monter en premier ligne pour tenter d'aider la Grèce et rassurer les marchés.
La BCE sera soutenue dans son action par les autres banques centrales du G7 : la Réserve fédérale américaine notamment et la Banque du Japon ont annoncé une action concertée dès cette nuit. Ces banques centrales vont apporter des dollars aux banques européennes pour les aider à surmonter la crise. C'est la première fois qu'une telle mesure est décidée depuis l'automne 2007 et le coup de tonnerre de la crise des subprimes.
Réaction encourageante des marchés
Pour le moment la réaction des marchés est encourageante : Tokyo a clôturé à +1,6% alors que l'euro était orienté à la hausse sur les marchés asiatiques ; la monnaie européenne s'échangeait contre 1,30 dollar ce matin, 10 mai, contre 1,27 dollar vendredi soir 7 mai à New York. Les indicateurs sont bien orientés mais le véritable test a été l'ouverture des places européennes : Londres a ainsi ouvert à +5%, Paris s'est envolé à plus de 8% tout comme Bruxelles, alors que Lisbonne culminait à +9,26%. Le marché saluant ainsi de belle manière l'annonce d'un plan de secours historique par les pays de l'UE pour les plus fragiles de la zone euro.