Avec notre bureau de Bruxelles,
Il a fallu plus de huit heures de négociations intenses pour mettre au point ce mécanisme, de 15 h dimanche 9 mai 2010 à 02 h ce lundi matin ! Les ministres se sont finalement accordés sur un premier «paquet» de 500 milliards d’euros pour la participation européenne. Un montant proposé par Berlin avec l’aval de Paris, semble-t-il.
Ce montant est composé de 60 milliards d’euros que la Commission européenne aurait à sa disposition, plus 440 milliards d’euros de garanties des pays de l'UE, qui seraient placés dans une société de droit particulier, un fonds de garantie qui lui serait habilité à prêter. Ce sont les deux premiers étages de la fusée.
La Banque centrale européenne a annoncé pour sa part qu’elle prendrait des «mesures significatives» pour défendre la monnaie unique. Elle prendra une mesure exceptionnelle : acheter de la dette publique et privée dans les pays de la zone euro.
L'Europe n'agira pas seule
C'est en quelque sorte le troisième étage de la fusée. Le FMI n’entend pas être en reste et apportera également sa contribution. Dominique Strauss-Kahn a déclaré que le Fonds était prêt à soutenir des programmes d'aides européens à leur demande et que les dispositions du plan étaient des «mesures fortes qui contribueront à la stabilité économique et financière globale». Selon la ministre espagnole des Finances, Elena Salgado, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE, la contribution du FMI pourrait s'élever à 220 milliards d'euros.
La somme totale mobilsiée pour venir en aide aux pays européens défaillants est donc ce lundi de 720 à 750 milliards d'euros.
Le G 7 et le G 20 ont également salué le dispositif européen et les banques centrales des pays du G7 vont se mobiliser pour permettre si nécessaire l'afflux de devises vers l'Europe.
Il reste à déterminer comment ce mécanisme va être mis en place concrètement et comment cette somme va pouvoir être débloquée. Selon le commissaire européen aux Finances Olli Rehn, il est peu problable que ce mécanisme soit utilisé un jour parce qu’il est suffisamment solide pour rassurer les marchés. Il s’agirait donc d’un outil que les Européens espéreraient en quelque sorte ne pas devoir utiliser.
La bourse de Tokyo a déjà réagi favorablement à l’annonce de cet accord puisque l'euro est reparti à la hausse ce lundi matin.