Conférence dédiée aux victimes des conflits en Afghanistan

En Afghanistan, la Commission indépendante des droits de l'homme a organisé dimanche 9 mai 2010 une conférence dédiée aux victimes des conflits qui se sont succédé depuis trente ans. Un moyen de faire pression sur le gouvernement avant la conférence de paix, programmée à la fin du mois à Kaboul. Les défenseurs des droits de l'homme veulent s'assurer que les voix des victimes civiles y seront entendues.

 Avec notre correspondant à Kaboul, Luc Mathieu 

Haji Ahmad Shah Azami était un jeune soldat afghan quand il a perdu ses deux mains en sautant sur une mine en 1986. Dix ans plus tard, les talibans prennent le pouvoir, Haji Ahmad s'enfuit à Peshawar, au Pakistan, où il doit mendier pour survivre. Aujourd'hui installé à Kaboul, il dit se méfier des négociations que le gouvernement afghan veut lancer avec les insurgés :

« Nous ne pouvons pas laver le sang avec du sang. Les combattants qui n'ont pas commis de crimes horribles peuvent être pardonnés. Tout le monde ou presque a quelque chose à se reprocher en Afghanistan. Mais il y a quelques personnes, dont le mollah Omar, qui ne sont pas excusables. Les gens comme lui devraient s'agenouiller et demander pardon ».

Nader Naderi, le porte-parole de la Commission indépendante des droits de l'homme, comprend les inquiétudes d'Haji Ahmad.

« Les voix des victimes, qui constituent une majorité de la population afghane, ne sont pas entendues lors des discussions à propos de la conférence de paix et du processus de réconciliation. La réconciliation ne devra en aucun cas permettre à des criminels bien connus de revenir au pouvoir ».

 

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