C'était le premier titre du présentateur de France 3 à 19h ce lundi soir, avec en fond d'écran les visages des deux journalistes avant leur départ en reportage, dont la direction a décidé de révéler les noms, avec l'accord des familles : Hervé Ghesquières et Stéphane Taponier. Cela fait 104 jours qu'ils sont otages des talibans :
«Cela fait maintenant trois mois que nous sommes otages et les talibans me demandent de vous envoyer ce message»
Amaigris, barbus, mais avec une voix claire, et apparemment en bonne santé, ils lisent leur message, en anglais et en français, à l'intention du président français Nicolas Sarkozy :
«Ils demandent à ce que toutes leurs exigences soient satisfaites, ce qui n’a pas été le cas selon eux, lorsqu’ils vous ont donné leurs exigences.»
Ces «exigences» que les talibans demandent à Paris, c'est la libération de
prisonniers détenus par le gouvernement afghan et par les Américains.
A la rédaction de France 3, l'émotion était très forte ce lundi, comme en témoigne Bertrand Boyer, membre de la société des journalistes de France 3. «Il y a des gens qui pleuraient à la rédaction aujourd’hui. C’était la seconde fois que l’on voyait nos confrères et de les voir ainsi entravés, contraints de livrer ce message dans des conditions de séquestration évidemment difficiles, je crois que c’est quelque chose d’extrêmement difficile pour la rédaction.»
Une première vidéo avait été diffusée en février dernier par les talibans, la rédaction avait maintenu l'anonymat pour ne pas nuire aux négociations. Cette fois, malgré le chantage que représente la vidéo, la rédaction de France 3 a décidé de la diffuser, en raison de la menace très grande qui pèse sur la vie des otages.