Les manifestations dégénèrent, trois morts à Athènes

A Athènes, de violents affrontements ont éclaté ce mercredi 5 mai, jour de grève générale contre le plan de rigueur européen. L'incendie d'une banque provoqué par des cocktails Molotov a fait 3 morts. Les syndicats grecs affirmaient il y a quelques heures encore avoir réussi la plus forte mobilisation de l'histoire du pays : une grève générale et près de 30 000 manifestants dans la capitale et 20 000 dans la grande ville de Salonique pour dénoncer la politique d'austérité.

La police a été placée en « état d'alerte générale » pour faire face au déchaînement de violences qu'a vécu la capitale grecque. En milieu d’après-midi un calme précaire était revenu dans le centre.

Pour la troisième fois en moins de trois mois, la Grèce est en grève générale et l'atmosphère est très lourde. Au moins trois personnes, deux femmes et un homme ont été tués dans l'incendie d'une banque déclenché par des cocktails Molotov à Athènes où de violents affrontements ont éclaté lors de la manifestation.

Plusieurs dizaines de jeunes ont lancé des cocktails Molotov contre un immeuble abritant une agence de la banque Marfin dans le centre de la capitale grecque, mettant le feu au bâtiment alors qu'une vingtaine de personnes se trouvaient à l'intérieur.

Deux autres bâtiments administratifs du centre d'Athènes ont également été incendiés. De violents affrontements ont éclaté devant le Parlement grec, des jeunes qui ont tenté de fendre le cordon sécuritaire se sont heurtés aux policiers anti-émeutes, après un face à face tendu.

« La junte du FMI »

Au moment des affrontements, la commission des Affaires économiques du Parlement examinait le plan d'austérité sans précédent adopté dimanche par le gouvernement en échange d'une aide financière de 110 milliards d'euros sur trois ans du Fonds monétaire international (FMI) et des pays de la zone euro.

Les manifestants ont également lancé plusieurs cocktails Molotov contre des magasins, incendiant aussi une fourgonnette de la police et un véhicule des pompiers. Les policiers ont riposté par des gaz lacrymogènes.

Tout le centre d’Athènes était envahi par les vapeurs des gaz. La foule compacte scandait des slogans contre « la junte du FMI ». « FMI et UE nous volent un siècle d'acquis sociaux », pouvait-on lire sur une banderole.

C'est le rassemblement « le plus important jamais organisé en Grèce », affirme le
principal syndicat du secteur privé. Le tour de vis sans précédent sur les salaires et les retraites, annoncé dimanche 2 mai, semblent avoir convaincu de nombreux Athéniens, jusque-là sonnés, à se joindre au flot des manifestants.

 

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