La coalition annoncée n'est pas encore complète. Il manque 4 sièges et il faut donc encore rallier un ou plusieurs partis politiques pour atteindre le seuil des 163 députés exigés par la Constitution irakienne pour la formation d'une majorité de gouvernement.
Si les deux grandes formations chiites qui proclament aujourd'hui leur alliance obtiennent ces quelques sièges, alors oui, elles auront réussi à barrer la route du pouvoir à Iyad Allawi dont la liste laïque, -rassemblant chiites et sunnites-, était arrivée en tête des élections législatives. Un tel scénario risque une nouvelle fois de marginaliser les sunnites irakiens, minoritaires dans le pays, et susceptibles d'être attirés par les discours radicaux, jihadistes notamment.
L'autre inconnu de ce rapprochement entre l'Alliance pour l'état de droit (AED) du Premier ministre sortant Nouri al-Maliki et l'Alliance nationale irakienne (ANI), c'est que cette dernière compte dans ses rangs les partisans de l'imam radical Moqtada Sadr, dont les milices ont été vaincues par les forces irakiennes, il y a 2 ans. Pour obtenir ce spectaculaire ralliement, Nouri al-Maliki doit faire des concessions. Il se dit à Bagdad que le chef du gouvernement sortant pourrait renoncer à briguer de nouveau le poste de Premier ministre.
Cette nouvelle alliance chiite intervient au moment où la commission électorale a entamé un nouveau décompte des voix à Bagdad, à la demande de l'AED qui dénonce des fraudes. La commission doit aussi se prononcer sur l'invalidation de neuf élus soupçonnés de liens avec le parti Baas de Saddam Hussein.