Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Toute la journée, une noria d'ambulances a évacué les centaines de patients de l'hôpital Chulalongkorn, le plus grand de la capitale thaïlandaise. Des femmes sur le point d'accoucher, des vieillards sous perfusion extirpés de la salle des urgences, des familles qui ont fait des centaines de kilomètres pour subir une opération, tous ont été transférés dans d'autres hôpitaux de la capitale ou de province.
Ces images, retransmises par les télévisions, ont engendré l'indignation d'une grande partie du public. La veille, une centaine d'hommes de main, armés de bâtons et de piques, avaient perquisitionné sans ménagement l'hôpital, sur la base de simples soupçons.
Weng Tojirakarn, un des leaders des « chemises rouges », médecin de profession, s'est excusé publiquement de ce qui est une violation grave du droit humanitaire. Mais le mal est fait. Les « chemises rouges » ont commis un sérieux faux pas qui risque de leur coûter la sympathie de nombreux Thaïlandais.
Il y a une semaine, des « chemises rouges » avaient déjà bloqué le métro de Bangkok. Il est clair que les leaders du mouvement ont de plus en plus de mal à contrôler leurs troupes. D'autres incidents similaires pourraient intervenir.