Crise thaïlandaise : les «chemises rouges» demandent l’intervention de l’Union européenne

Au lendemain de nouveaux heurts qui ont coûté la vie à un militaire et fait dix-huit blessés, les « chemises rouges » ont saisi l’ambassadeur de l’Union européenne en Thaïlande pour qu’il intercède en leur faveur. Chaque jour, la Thaïlande s’enfonce un peu plus dans la crise avec ce bras de fer qui oppose depuis maintenant plusieurs semaines les « chemises rouges » au gouvernement.

Depuis le début de leur mouvement, les « chemises rouges » cherchent à externaliser la crise thaïlandaise. C’est le cas lorsqu’ils perturbent le sommet de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est, il y a un an. C’est le cas encore, lorsqu’ils occupent les quartiers commerciaux et très touristiques du centre de Bangkok.

Le palais et les magistrats étant plutôt du côté du gouvernement, les « chemises rouges » en avaient déjà appelé à l’ONU, il y a une semaine. Cette fois ils cherchent une médiation du côté de l’Europe.

« Des membres du mouvement des « chemises rouges » sont venus directement à la délégation européenne, nous apporter une lettre dans laquelle ils expriment leur point de vue sur la crise politique que traverse le pays», annonce Suvi Seppalainen, porte-parole de la délégation européenne en Thaïlande. « L’ambassadeur, David Lipman rappelle que l’Union européenne reste préoccupée par la situation du moment et regrette qu’il y ait eu des victimes, et en appelle au respect de la loi ainsi qu’à un dialogue coopératif pour trouver une issue non violente à cette crise », a-t-il ajouté.

Comme les Nations unies, l’Union européenne ne fait donc que rappeler son attachement à une solution négociée. Dans leur courrier distribué à la presse ce jeudi 29 avril 2010, les « chemises rouges » estiment par ailleurs, que « les institutions démocratiques thaïlandaises ont été massacrées par le coup d’Etat de 2006 » qui a renversé leur leader, Thaksin Shinawatra.

A l’époque, l’ancien Premier ministre aujourd’hui en exil et condamné pour corruption, n’avait guère été soutenu par la communauté internationale.

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