Depuis le début de leur mouvement, les « chemises rouges » cherchent à externaliser la crise thaïlandaise. C’est le cas lorsqu’ils perturbent le sommet de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est, il y a un an. C’est le cas encore, lorsqu’ils occupent les quartiers commerciaux et très touristiques du centre de Bangkok.
Le palais et les magistrats étant plutôt du côté du gouvernement, les « chemises rouges » en avaient déjà appelé à l’ONU, il y a une semaine. Cette fois ils cherchent une médiation du côté de l’Europe.
« Des membres du mouvement des « chemises rouges » sont venus directement à la délégation européenne, nous apporter une lettre dans laquelle ils expriment leur point de vue sur la crise politique que traverse le pays», annonce Suvi Seppalainen, porte-parole de la délégation européenne en Thaïlande. « L’ambassadeur, David Lipman rappelle que l’Union européenne reste préoccupée par la situation du moment et regrette qu’il y ait eu des victimes, et en appelle au respect de la loi ainsi qu’à un dialogue coopératif pour trouver une issue non violente à cette crise », a-t-il ajouté.
Comme les Nations unies, l’Union européenne ne fait donc que rappeler son attachement à une solution négociée. Dans leur courrier distribué à la presse ce jeudi 29 avril 2010, les « chemises rouges » estiment par ailleurs, que « les institutions démocratiques thaïlandaises ont été massacrées par le coup d’Etat de 2006 » qui a renversé leur leader, Thaksin Shinawatra.
A l’époque, l’ancien Premier ministre aujourd’hui en exil et condamné pour corruption, n’avait guère été soutenu par la communauté internationale.