Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Le Premier ministre et le chef militaire côte à côte : une image forte, destinée à affirmer l'unité de vue entre le gouvernement et l'armée. Cette allocution télévisée, dimanche 25 avril, a été jugée nécessaire pour effacer l'impression de sérieuses divergences au sommet de l'Etat.
Le chef de l'armée est apparu, jusqu'à présent, très réticent à utiliser la force pour disperser les manifestants antigouvernement, surnommés les « chemises rouges », du quartier commercial de Rajprasong dans le centre de la capitale. Pour couper court aux rumeurs, le Premier ministre Abhisit a confirmé qu'une opération de dispersion allait bien avoir lieu, sans toutefois préciser ni la date, ni les moyens employés.
Désaccord au sein de l'armée
Même au sein de l'armée, il semble y avoir désaccord sur la marche à suivre. Des déclarations contradictoires de différents leaders militaires sur l'imminence d'une opération laissent penser que l'institution est fortement divisée.
Le général Anupong a reconnu qu'il pouvait y avoir des scissions, mais il a soutenu que celles-ci n'étaient pas suffisamment graves pour remettre en cause l'unité de l'armée. Il a aussi admis que des soldats d'active ont été impliqués, aux côtés des « chemises rouges », lors des affrontements meurtriers du 10 avril dernier.