Le Premier ministre thaïlandais rejette l’offre des «chemises rouges»

En Thaïlande, les négociations entre les leaders des « chemises rouges », les manifestants anti-gouvernement, et le Premier ministre Abhisit Vejjajiva s'effondrent. Le chef du gouvernement a rejeté la proposition des leaders du mouvement de contestation qui demandent la dissolution du Parlement dans 30 jours et des élections deux mois après la dissolution. Ce rejet rend de plus en plus probable le risque de nouveaux affrontements.

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

Abhisit Vejjajiva a justifié son rejet, en affirmant que les leaders des « chemises rouges » tentaient de faire pression en agitant la menace de violences. Le Premier ministre a aussi répété qu'une dissolution ne réglerait pas la crise tant qu'une atmosphère plus sereine n'était pas rétablie dans le pays. Pour lui, céder aux pressions de la rue ne ferait, à terme, que renforcer les dysfonctionnements du système politique.

Dès l'annonce de ce rejet, les leaders des « chemises rouges » ont repris l'offensive rhétorique. Jatuporn Promphan, une sorte de Danton des « chemises rouges », accuse le gouvernement de préparer une opération militaire pour disperser de force les manifestants. Ceux-ci renforcent leur forteresse de bambous et de pneus en prévision de cet assaut final.

Pourtant, le chef de l'armée de terre, le général Anupong Paochinda, a répété qu'il ne voulait pas utiliser de méthodes brutales. Est-ce une tactique de guerre psychologique, ou bien un signe de désarroi du côté des autorités ? Une chose est claire : les manifestants sont solidement retranchés au carrefour Rajprasong et une opération pour les déloger entraînerait de nombreuses victimes.

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