Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Abhisit Vejjajiva a justifié son rejet, en affirmant que les leaders des « chemises rouges » tentaient de faire pression en agitant la menace de violences. Le Premier ministre a aussi répété qu'une dissolution ne réglerait pas la crise tant qu'une atmosphère plus sereine n'était pas rétablie dans le pays. Pour lui, céder aux pressions de la rue ne ferait, à terme, que renforcer les dysfonctionnements du système politique.
Dès l'annonce de ce rejet, les leaders des « chemises rouges » ont repris l'offensive rhétorique. Jatuporn Promphan, une sorte de Danton des « chemises rouges », accuse le gouvernement de préparer une opération militaire pour disperser de force les manifestants. Ceux-ci renforcent leur forteresse de bambous et de pneus en prévision de cet assaut final.
Pourtant, le chef de l'armée de terre, le général Anupong Paochinda, a répété qu'il ne voulait pas utiliser de méthodes brutales. Est-ce une tactique de guerre psychologique, ou bien un signe de désarroi du côté des autorités ? Une chose est claire : les manifestants sont solidement retranchés au carrefour Rajprasong et une opération pour les déloger entraînerait de nombreuses victimes.