Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
C'est un nouveau rebondissement dans cette crise interminable où s'embourbe la Thaïlande. Environ 2 000 manifestants ont voulu se rendre dans la banlieue nord de Bangkok pour rallier à leur cause les habitants de ce quartier. Ils ont été bloqués en cours de route par des militaires qui ont tiré des grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Ces affrontements ont paralysé la circulation sur cet axe vital de la capitale, emprunté tous les soirs par des centaines de milliers de Bangkokois rentrant de leur travail.
Dans le quartier commercial de Rajprasong, transformé en forteresse depuis trois semaines par les «chemises rouges», une explosion et quelques coups de feu en fin d'après midi ont créé un mouvement de panique parmi les manifestants. Les militaires ont coupé les routes d'accès à ce quartier. Ils ont demandé, par haut parleur, aux manifestants d'évacuer sans délai leur campement.
Tout cela donne l'impression que l'opération de dispersion dont on parle depuis des semaines est proche. Mais quelque soit l'issue, le gouvernement a d'ores et déjà perdu la partie : grâce à sa ténacité, le mouvement des «chemises rouges» sort considérablement renforcé de ces sept semaines de manifestations.