Avec un pouvoir d'achat de plus en plus important et des tarifs avantageux pour les constructeurs, la Chine attise les convoitises des groupes occidentaux. Dans un marché mondial de l'automobile en berne, la Chine a en effet représenté en 2009 une aubaine pour les grands constructeurs. Plus de 13 millions et demi de voitures ont été vendues. Et pour l'ensemble de 2010 la hausse annuelle pourrait atteindre 20%. Dans toutes les grandes villes de Chine, l'automobile se propage à un rythme fulgurant. À Pékin par exemple, le traditionnel vélo a disparu pour faire place à la voiture. Près de 70% des foyers pékinois possèdent une automobile.
Le boom du haut de gamme
Fait marquant de ce salon de Pékin qui montre la tendance du marché : le haut de gamme est au rendez-vous. Pour la première fois, une Rolls Royce extra longue et une Ferrari électrique GTO, la plus rapide au monde, sont présentées.
Il faut savoir que la vente de voitures de luxe a explosé ces dernières années en Chine. Selon le magazine Forbes, la Chine compte le deuxième plus grand nombre de milliardaires en dollars derrière les Etats-Unis. Et Ferrari qui a vendu 200 voitures en Chine l’année dernière n’y a pas organisé par hasard le lancement de son nouveau modèle.
Les constructeurs français essayent d’être présents dans cette mosaïque de marques
PSA Peugeot -Citroën, tout comme l’alliance Renault-Nissan, font partie de ceux qui sont déterminés à séduire le public chinois. Les ventes de PSA ont progressé de 50% en 2009. Et au premier trimestre, ces ventes ont encore augmenté de 70%. Le groupe français reste un tout petit acteur du paysage automobile chinois avec 3,4% de parts de marché. L’entreprise française, tout comme les autres constructeurs, en association avec des partenaires locaux, envisage d'augmenter sa production pour le marché local.
Le parc automobile dans ce gigantesque pays se limite pour l’instant à 30 millions d’unités. Or, selon les prévisions des autorités chinoises, tablant sur une croissance annuelle du marché de 9%, l’on devrait atteindre 140 millions de véhicules en Chine à l’horizon de 2020 ! Il faut en effet savoir que la Chine est encore un pays émergent en matière d'automobile.
L’ascension des marques locales
Les constructeurs internationaux doivent faire face à la concurrence des marques chinoises. Près de 70 marques se disputent le marché, dont 24 locales. Les constructeurs chinois occupent une part croissante de leur marché intérieur : 32% en 2009, contre 27% en 2006. Certaines comme Geely n'hésitent pas à acheter des marques occidentales. Cette dernière a racheté le mois dernier le suédois Volvo. De son côté, l’autre entreprise chinoise BYD prévoit de commercialiser une voiture électrique aux États-Unis d’ici à la fin de l’année.
Marques internationales ou locales, toutes misent sur la voiture verte en ce moment en Chine. Honda, Volvo, Benz, BMW, Volkswagen ou le chinois Baic. Presque tous ces constructeurs prévoient de lancer des véhicules hybrides et électriques. Leur but est de profiter de futures primes gouvernementales qui s'annoncent généreuses. Le patron de Renault et de Nissan, Carlos Ghosn, a également annoncé vendredi que Nissan pourrait envisager de construire des véhicules électriques en Chine si le gouvernement fournissait suffisamment de subventions. Au salon de Pékin, 95 véhicules sont exposés, utilisant des sources d’énergie alternatives. Pour les investisseurs, la situation est claire: l'Etat chinois veut en finir avec la dépendance au pétrole.