Ankara estime qu’il n’y a rien de nouveau après le gel de l’accord turco-arménien par Erevan

A Ankara, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a indiqué qu'il restait attaché à un rapprochement avec l'Arménie, mais répété que le succès de ce processus dépendait des progrès sur le Nagorny-Karabakh. L'Arménie a gelé jeudi 22 avril la ratification d'accords historiques avec la Turquie, accusée de vouloir imposer des conditions préalables à leur réconciliation après un siècle d'hostilités.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Si le chef du gouvernement turc a simplement pris note, résume le journal Sabah, et même en gardant la tête particulièrement froide, souligne le Turkish Daily News, c’est que, vu d’Ankara, il n’y a rien de nouveau après l’annonce d’Erevan.

Dans une interview à NTV, le chef de la commission parlementaire des Affaires étrangères, Murat Mercan, explique en effet que devant les deux Parlements, le processus des deux protocoles était déjà de facto suspendu – bien « suspendu » et non gelé, précise-t-il puisqu’ils peuvent à tout moment être mis à l’ordre du jour.

Mais pour cela, la Turquie attend que le conflit du Haut-Karabakh connaisse un début de règlement, que l’Arménie amende un article de sa Constitution qui réclame une partie du territoire turc et qu’elle renonce à employer le terme de génocide sur la scène internationale.

La presse locale, qui se dit tout de même un peu « refroidie » par la décision arménienne, n’est en fait guère surprise. A la veille de la date anniversaire des évènements de 1915, elle veut voir là un moyen de pression. Quant à l’opposition, qui n’a jamais digéré l’accord de Zurich, elle demande, elle, son retrait pur et simple.

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