Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Si le chef du gouvernement turc a simplement pris note, résume le journal Sabah, et même en gardant la tête particulièrement froide, souligne le Turkish Daily News, c’est que, vu d’Ankara, il n’y a rien de nouveau après l’annonce d’Erevan.
Dans une interview à NTV, le chef de la commission parlementaire des Affaires étrangères, Murat Mercan, explique en effet que devant les deux Parlements, le processus des deux protocoles était déjà de facto suspendu – bien « suspendu » et non gelé, précise-t-il puisqu’ils peuvent à tout moment être mis à l’ordre du jour.
Mais pour cela, la Turquie attend que le conflit du Haut-Karabakh connaisse un début de règlement, que l’Arménie amende un article de sa Constitution qui réclame une partie du territoire turc et qu’elle renonce à employer le terme de génocide sur la scène internationale.
La presse locale, qui se dit tout de même un peu « refroidie » par la décision arménienne, n’est en fait guère surprise. A la veille de la date anniversaire des évènements de 1915, elle veut voir là un moyen de pression. Quant à l’opposition, qui n’a jamais digéré l’accord de Zurich, elle demande, elle, son retrait pur et simple.