Avec notre correspondant à Johannesburg, Nicolas Champeaux
Robert Mugabe est allé accueillir Mahmoud Ahmadinejad à l’aéroport de Harare ce jeudi 22 avril. Le controversé dirigeant iranien est en visite d’état au Zimbabwe pour deux jours et se rendra ensuite en Ouganda.
Au Zimbabwe, il devrait ce vendredi inaugurer la grande foire de Bulawayo. Sa visite ne plaît pas du tout au parti MDC du Premier ministre Morgan Tsvangirai qui devrait bouder entièrement le programme des deux jours à venir. Le MDC craint que cette visite ne décourage encore plus Bruxelles et Washington à accorder des aides budgétaires au Zimbabwe. Le programme nucléaire du dirigeant iranien mal élu n’a de cesse de mécontenter la communauté internationale.
Pourtant, Mahmoud Ahmadinejad a eu le droit au collier à fleurs et à tous les honneurs de la part de son hôte Robert Mugabe à son arrivée à Harare.
Ahmadinejad, l'un des rares chef d'Etat ami de Mugabe
Les deux hommes ont de nombreux points communs. Ils se sont maintenus au pouvoir à l’issue d’élections entachées d’irrégularités présumées ou avérées, ils sont sur le coup de sanctions internationales et leurs agissements sont régulièrement dénoncés par Bruxelles et Washington. Mais Mugabe semble ravi. A part les dirigeant chinois nord coréens et malaisiens, Mugabe compte peu d’amis parmi les chefs d’Etat en mesure de signer de gros chèques.
D’après le programme officiel, Ahmadinejad devrait visiter une usine de textile financée par Téhéran. Le dirigeant iranien devrait aussi verser une aide de deux millions de dollars pour les services de santé du Zimbabwe. Aucun autre chiffre portant sur l’aide iranienne n’a été communiqué. Les dépôts en uranium du nord du Zimbabwe pourraient également intéresser le programme nucléaire d’Ahmadinejad, même si le volume de ces dépôts reste un mystère.
Quoi qu'il en soit, cette visite confirme que Mugabe et son premier ministre ne sont pas du tout sur la même longueur d’onde. Le MDC de Morgan Tsvangirai a dit d’Ahmadinejad qu’il était « un bourreau va-t-en guerre qui piétinait les droits de l’homme ».