Robert Mugabe est connu pour ses déclarations enflammées, mais pour célébrer les 30 ans de l'indépendance de son pays, il a choisi visiblement de surprendre en s'exprimant sur un ton conciliateur inhabituel.
Au nom du gouvernement d'union qu'il préside depuis un an, il a appelé les Zimbabwéens à cesser toute violence. « Nous devons entretenir un climat de tolérance et traiter les autres avec dignité, quels que soient leur âge, leur sexe, leur race, leur ethnie et leur appartenance religieuse ou politique », a-t-il dit.
Des propos d'autant plus étonnants quand on sait que les violences politiques, précisément, ont fait quelque 200 morts ces deux dernières années et qu’elles ont été essentiellement orchestrées par le pouvoir.
Robert Mugabe avait déjà rompu samedi avec ses habitudes en faisant son mea culpa au Congrès annuel de l'enfance. Devant un parterre de professeurs, il avait présenté ses excuses à tous ceux qui reçoivent un salaire dérisoire. « Ce n'est pas un salaire, tout juste une allocation », a-t-il même reconnu en promettant de redresser la situation.
Il faut dire que les secteurs en crise sont encore nombreux aujourd'hui car si le Zimbabwe connaît une légère reprise de sa croissance, les investisseurs boudent toujours le pays. Les dissensions politiques demeurent au sein du pouvoir et la population reste tributaire de l'aide alimentaire.