C'est à quelques heures des cérémonies de l'indépendance que Robert Mugabe a choisi de faire son mea culpa au Congrès annuel de l'enfance auquel participaient des professeurs et des élèves. Ses propos ont été rapportés par le journal gouvernemental The Herald. Dans un discours digne d'une campagne électorale, le président du Zimbabwe a fait part de ses regrets et a présenté ses excuses aux enseignants qui reçoivent, a-t-il dit, un salaire dérisoire. « Ce n'est pas un salaire, tout juste une allocation », aurait-il reconnu en promettant de redresser la situation.
Les enseignants du secteur public au Zimbabwe gagnent l'équivalent de 165 dollars par mois. 20 000 auraient abandonné leurs fonctions ces dernières années à la recherche d'un meilleur salaire, entraînant l'abandon des élèves et le décalage des examens.
Le système éducatif zimbabwéen était considéré comme l'un des meilleurs du continent africain. Aujourd'hui, selon l'Unicef, le secteur est en état de « catastrophe nationale ». Selon les chiffres publiés il y a un an par l'organisation onusienne, plus de 90% des écoles en zone rurale ont fermé et ont été vandalisées. Malgré les financements extérieurs, le matériel scolaire fait souvent défaut. Dans certaines écoles, 15 élèves se partagent le même livre.