Avec notre correspondant à Moscou,Alexandre Billette
C'est une entente inattendue, inattendue à un tel point que certains responsables hauts placés des gouvernements russe et ukrainien ont appris la nouvelle par les médias ! Les négociateurs des deux pays ont négocié à bâtons rompus pendant près de 20 heures, sans interruption, avant d'annoncer l'accord sur le gaz et sur la flotte russe basée en Crimée.
A Moscou la presse russe a sorti la calculette : avec cet accord, l'Ukraine pourra dès cette année épargner 2,8 milliards de dollars. Dit autrement, la Russie perd cette somme. Un peu cher, selon la presse moscovite ce jeudi matin, pour conserver la base de Sébastopol après 2017, alors qu'aujourd'hui Moscou paie 98 millions par an, pour maintenir la flotte russe en Crimée.
Reste que, avec cet accord, le Kremlin a réglé la question difficile de Sébastopol jusqu'en 2042. A Kiev, les milieux nationalistes, et notamment l'ancien président Viktor Iouchtchenko, ont dénoncé l'entente. Ils demandent la révocation du président Ianoukovitch, sans aucune chance de succès. Côté russe, on veut profiter le plus vite possible de cette nouvelle donne : selon l'agence Interfax, Moscou est prêt à déployer 5 nouveaux bâtiments de guerre, au sein de la flotte russe de Sébastopol.