En Argentine, le dernier chef de la junte condamné à 25 ans de prison

Reynaldo Bignone, qui fut le dernier chef de la junte militaire au pouvoir en Argentine de 1976 à 1983, a été condamné ce mardi 20 avril 2010 à 25 années de réclusion. Il était poursuivi pour crimes contre l'humanité, dont des actes de torture et des enlèvements. Reynaldo Bignone comparaissait aux côtés de six autres hauts gradés du régime militaire qui ont également été condamnés à des peines de prison.

Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet

Dernier chef de la dictature, Reynaldo Bignone occupait la présidence quand les militaires commençaient à se retirer et la répression était moins cruelle. Le 10 décembre 1983, date du rétablissement de la démocratie en Argentine, c’est lui qui remet l’écharpe présidentielle à Raul Alfonsin. C’est sans doute pour cette raison que l’on était arrivé à penser qu’il ne faisait pas partie des « durs ».

Erreur ! Avant d’occuper le fauteuil présidentiel, dans les fonctions que lui avait attribuées le régime, Bignone a commis des crimes contre l’humanité. Comme coauteur de perquisitions illégales et de privation illégitime de liberté, la justice l’a condamné à 25 ans de prison, la peine maximale pour ce type de crime. Même sentence pour deux de ses coaccusés. Quatre autres anciens chefs militaires ont été eux condamnés à des peines comprises entre 20 et 17 ans de réclusion.

Bignone et les autres ex-officiers ont déclaré avoir dû livrer une véritable guerre dans les années 70 ce qui a déclenché les protestations des proches des victimes présents dans la salle.

Quelques minutes plus tard, le public a applaudi la décision de la cour de faire exécuter les peines dans des prisons communes malgré l’âge avancé des condamnés.
 

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