Face à cette situation, le Medef a mis en place une cellule de crise. Elle est chargée d'évaluer la situation secteur par secteur et de proposer des solutions pour faire face aux conséquences sociales et économiques. La Confédération générale des petites et moyennes entreprises tire aussi la sonnette d’alarme. La CGPME estime que les PME pourraient rencontrer des difficultés de trésorerie si les paiements effectués par chèque et acheminés par les airs sont retardés.
L’organisation dit que pour l'heure, les conséquences ne se font sentir que pour les PME dont l'activité est directement tributaire du transport aérien : le tourisme, le fret aéroportuaire et l'export. Actuellement, la situation est contrastée : d'un côté, des entreprises dont l'activité est très dépendante du transport aérien (tourisme, courrier, taxis, hôtellerie), de l'autre, celles qui rencontrent des problèmes d'organisation, gênants mais pas pénalisants. La CGPME appelle le gouvernement et les pouvoirs publics à mettre en place des moyens de transport de substitution, ferroviaire ou routier.
La paralysie du trafic bloque aussi les importations de matières premières (pièces de laiton, de cuivre, semi-conducteurs, etc.) pour ses usines européennes, souvent en provenance d'Asie. Et elle tombe au plus mal au moment où « il n'y a plus de stocks nulle part » du fait de la crise.
Les compagnies aériennes les plus touchées
Les compagnies aériennes commencent à faire leurs comptes. Air-France KLM annonce 35 millions d'euros de pertes par jour d'interruption, et British Airways une vingtaine de millions d'euros par jour. Cela comprend le manque à gagner du transport de passagers et de marchandises, mais aussi les frais supplémentaires engagés pour loger, nourrir, acheminer les passagers en difficultés loin de leur destination.
L'association internationale du transport aérien, l'IATA, évalue à 148 millions d'euros par jour la perte pour l'ensemble de l'aérien. Mais à cela s'ajoute aussi, la baisse du cours des actions des compagnies aériennes et des entreprises touristiques. Les compagnies scandinaves, les plus touchées par les perturbations, demandent dès à présent l'aide de l'Etat.
La Commission européenne est prête à entendre leur plainte. L'Union européenne pourrait autoriser les Etats membres à aider financièrement leurs compagnies nationales. Le traité européen prévoit, en effet, la compensation des préjudices liés aux catastrophes naturelles.
En France, tour opérateurs et compagnies aériennes font le point mardi 20 avril avec le secrétaire d'Etat au Tourisme. Les pertes seront considérables pour le secteur du tourisme. L'Organisation mondiale du Tourisme rappelle qu'en Europe, 700 000 touristes internationaux arrivent chaque jour. Cela représente un chiffre d'affaires de 150 milliards par an, soit 400 millions d’euros par jour... donc 63 000 vols annulés, c'est beaucoup.