Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet
C'est un simple ordre militaire. Signé, il y a 6 mois par le commandant des forces israéliennes en Cisjordanie et qui entre légalement en vigueur ce 13 avril 2010. D'après l'armée, cela ne change presque rien.
D'après l'association israélienne de défense des droits de l'homme, Hamoked, cela change tout : « C'est la première fois que des Palestiniens pourront être considérés comme illégaux chez eux, sur leurs propres terres » explique Elad Cahana, un des avocats de l'association et « et cela permet à l'armée de les expulser ou de les condamner ».
L'armée israélienne parle de simple renforcement d'une procédure existante. Mais Hamoked et 9 autres associations s'alarment : la nouvelle définition donnée par l'armée des personnes considérées comme illégales pousse à l'arbitraire : « C'est très vague et trop large, d'après la définition de l'armée, est considérée comme illégale toute personne qui se trouve en Cisjordanie et qui n'a pas de permis ». « Or la plupart des Palestiniens vivant en Cisjordanie n'ont aucun permis » rappelle encore Elad Cahana.
Hamoked estime que ce décret vise principalement les Palestiniens originaires de Gaza qui se sont déplacés vers la Cisjordanie et ceux qui sont revenus de l'étranger. Ces deux groupes sont déjà dans le collimateur de l'armée depuis des années. Des milliers de personnes sont concernées. Jusqu'à présent, leur expulsion était considérée comme illégale par la Cour suprême. Désormais, ce ne sera plus le cas.