Avec notre correspondant à Ramallah, Karim Lebhour
Le nouvel ordre militaire vient amender un décret de 1969. A l’époque, il s’agissait de lutter contre les combattants palestiniens infiltrés en Cisjordanie occupée depuis les pays arabes voisins. Cette fois, le texte étend la qualification d’«infiltré» à tous ceux qui se trouvent en Cisjordanie sans un permis de l’armée israélienne. Cela concerne des dizaines de milliers de personnes. C’est à dire tous les Palestiniens nés à Gaza, à Jérusalem ou en Israël et tous les ressortissants étrangers, notamment ceux qui sont mariés à des Palestiniens. Quiconque sera arrêté en Cisjordanie sans permis risque l’expulsion du territoire, voire une peine de sept ans de prison.
Une mesure dénoncée par les associations de droits de l’homme
L’Autorité palestinienne accuse Israël de se moquer les accords d’Oslo et de chercher à vider la Cisjordanie. Dans les faits, le texte est tellement large qu’il sera sans doute difficile à appliquer massivement. Mais il permettra aux autorités israéliennes de cibler les activistes palestiniens et étrangers, en particulier ceux qui manifestent contre le mur, et d’avoir une base légale pour s’en débarrasser.