Avec notre correspondant à Sao Paulo, Martin Bernard
Avant de lancer sa candidature à la présidence, José Serra a fait observer une minute de silence en hommage aux plus de 200 morts des inondations à Rio. Il a ensuite prononcé un discours prudent en mettant l’accent sur la «compétence».
Sans prononcer une seule fois le nom de son adversaire, José Serra s’est bien gardé d’attaquer frontalement un gouvernement fort populaire, mais, dit-il, le Brésil peut encore faire plus et mieux. Il l’a répété au moins une dizaine de fois en une heure de discours : «Je veux être le président de l’Union, allons ensemble, Brésiliens et Brésiliennes, car le Brésil peut faire plus ! »
La stratégie de José Serra est de viser l’avenir. Il laisse à ses alliés le soin d’attaquer le pouvoir en place, une véritable division du travail. Ainsi l’ancien président social-démocrate Fernando Henrique Cardoso reproche à Dilma Roussef, la candidate «officialiste», qui dispute la première élection de sa carrière politique, de ne pas avoir l’étoffe d’un leader. José Serra lui a déjà été candidat en 2002 face au président sortant, Lula da Silva.
Ancien gouverneur de l'Etat le plus riche du Brésil, celui de Sao Paulo, José Serra compte également sur le soutien du gouverneur Aécio Neves pour faire le plein des voix dans l’Etat clé du Minas Gerais.
Il est actuellement en tête dans les sondages mais Dilma Roussef compte sur le soutien actif de Lula et sur les bons résultats économiques pour l’emporter dans six mois. Le duel s'annonce très serré.