Ce vote des expatriés philippins a valeur de test à plus d'un titre. Ils sont les premiers à mettre à l'épreuve le système de vote électronique qui sera utilisé le 10 mai dans l'archipel.
Sur une diaspora de quelque neuf millions de personnes, ils sont près de 600 000 inscrits pour pouvoir voter dans les différentes représentations philippines à l'étranger. Ceux de Hong Kong et Singapour ont été les premiers à glisser leur bulletin dans l'urne.
Le nouveau système de vote est censé permettre d'éviter les fraudes et accélérer le processus de décompte des voix, mais cette technologie suscite la controverse du fait de sa nouveauté dans l'archipel.
Ce qui est sûr, c'est que les électeurs issus de la diaspora échappent aux moyens de pression qui peuvent s'exercer sur les citoyens philippins soumis notamment au matraquage médiatique. La distance peut notamment leur permettre de résister aux sirènes du candidat le plus proche du pouvoir en place, le sénateur Manuel Villar, homme d'affaires populiste, chef du parti nationaliste ayant fait fortune dans l'immobilier.
Ils se disputent la succession de Gloria Macapagal Arroyo avec Benigno Aquino, fils de l'ancienne présidente Corazon, décédée en août dernier, un rival sérieux qui arrive en tête dans les sondages mais qui n'a pas la faveur de la présidente sortante, très décriée sur le plan de la violence politique et de la corruption.