Jamais Benoît XVI n'aura vécu une Pâques aussi difficile. Si depuis dix ans, l'Eglise doit rendre des comptes sur son silence passé face aux agissements de prêtres pédophiles, c'est à Benoît XVI qu'il revient depuis plusieurs semaines d'endosser seul la facture de ce lourd dossier. Et pourtant, en tant que pape, il s'est montré bien plus réactif et intransigeant que son charismatique prédécesseur Jean-Paul II.
Mais à travers cette crise sans précédent, c'est aussi son conservatisme qui est visé, sa gestion des affaires vaticanes et certaines de ses décisions personnelles comme son soutien à la béatification du controversé pape Pie XII.
Peu avant la mort de Jean-Paul II le 2 avril 2005, lors de l'homélie du chemin de croix au Colisée à Rome, le cardinal Ratzinger, évoquant les souillures de l'Église -sans les nommer pour autant - comparaît alors celles-ci à une barque qui prend l’eau.
Cinq ans plus tard , à bientôt 83 ans il lui revient la lourde charge de redresser énergiquement la barre et d'éviter que ces affaires ne jettent le discrédit sur le travail des 400 000 prêtres à travers le monde.