Karzaï promet de consulter les chefs tribaux avant toute offensive de l'OTAN

En Afghanistan, les tensions entre le président Hamid Karzaï et la communauté internationale ne faiblissent pas. Accompagné du général Stanley McChrystal, le commandant des forces internationales en Afghanistan, Hamid Karzaï a rencontré dimanche 4 avril 2010 quelque 1 500 chefs tribaux à Kandahar, la grande ville du sud du pays. Après leur avoir demandé s'ils s'inquiétaient de l'offensive de l'OTAN prévue cet été dans la province, il leur a assuré qu'aucune opération majeure ne serait lancée sans leur accord.

Avec notre correspondant à Kaboul, Luc Mathieu

Le général William Mayville, commandant adjoint de l'OTAN en Afghanistan, a dit approuver les propos d'Hamid Karzaï. Selon lui, si les chefs tribaux de Kandahar ne soutiennent pas l'offensive, celle-ci devra être retardée. Elle est pour l'instant programmée au mois de juin, lorsque les renforts américains seront arrivés.

Mais les déclarations du président afghan à Kandahar marquent aussi sa défiance vis-à-vis de la communauté internationale. Selon un responsable politique afghan, Hamid Karzaï s'est plaint, lors de la visite de Barack Obama le 28 mars dernier des interférences des forces étrangères.

Le président afghan considère que la communauté internationale a installé une sorte de gouvernement parallèle, qui repose sur les conseillers civils et militaires. Hamid Karzaï estime qu'il n'a pas assez de pouvoir pour réformer le pays. Il reproche également à la communauté internationale d'encourager la corruption en ne contrôlant pas la façon dont l'aide est distribuée.

Les accusations d'Hamid Karzaï inquiètent les analystes et les diplomates en poste à Kaboul. Ils considèrent que le président afghan n'est pas rationnel et qu'il est surtout de moins en moins fiable.

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