Les «chemises rouges» bloquent le principal carrefour de la capitale thaïlandaise

En Thaïlande, l'ultimatum fixé par le gouvernement pour que les manifestants évacuent le principal carrefour de la capitale a expiré samedi 3 avril 2010. Le Premier ministre a annoncé son intention d'appliquer la Loi sur la sécurité intérieure qui confie le maintien de l'ordre aux militaires. Les manifestants, surnommés les «chemises rouges», ont affirmé qu'ils bloqueraient ce carrefour jusqu'à la chute du gouvernement et la convocation d'élections anticipées..

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

Le carrefour Ratchaprasong est l'équivalent bangkokois de la Place de l'Etoile à Paris. En bloquant cette intersection vitale, les «chemises rouges» savent qu'elles paralysent en même temps la circulation dans une grande partie de la capitale. Elles assurent qu'elles ne bougeront pas tant que le gouvernement ne dissoudra pas le Parlement.

Le Premier ministre Abhisit Vejjajiva est maintenant acculé à agir. L'affront subi est d'autant plus grand qu'Abhisit est en train de participer au sommet régional sur le Mékong dans le sud du pays. Il a affirmé qu'il allait appliquer la loi sur la sécurité intérieure pour ramener le calme. Ce qui veut dire faire intervenir l'armée pour chasser les manifestants.

Tous les centres commerciaux du centre de Bangkok ont fermé leur portes. Dans une ambiance tonitruante, mais toujours bon enfant, les « chemises rouges», installées au milieu du carrefour, ont tenté d'expliquer leur cause à des touristes quelque peu étonnés, de cette fièvre révolutionnaire.

Les manifestants savent qu'ils sont en train de jouer leur va-tout. S'ils ne parviennent pas à briser le gouvernement dans les tous prochains jours, ils devront reconnaître leur échec et plier bagages.  

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