À ce stade, la situation est encore confuse et l'heure tardive n'arrange rien. Le drame a eu lieu entre 21 heures et 22 heures, heures locales, autant dire en pleine nuit. C'est une explosion à l'arrière du navire qui a provoqué le naufrage.
Une mission de secours a été dépêchée sur les lieux où le vaisseau a coulé. Il y avait 104 personnes à bord. D'ores et déjà, on sait que plusieurs dizaines d'hommes ont été secourus. On sait également que la marine sud-coréenne a déclenché le tir, mais on ignore sur quelle cible.
La réactivité des autorités sud-coréennes, avec la convocation immédiate d'un conseil extraordinaire, témoignent de la sensibilité de la situation. L'île de Baeng-Nyeong, où a eu lieu le drame, flirte avec les eaux territoriales nord-coréennes, sur la côte ouest, en mer Jaune.
D'ailleurs, cette frontière maritime n'est pas reconnue par Pyongyang. Américains et Sud-Coréens y effectuent régulièrement des manœuvres militaires conjointes, comme ce fut encore le cas au début du mois, et le secteur avait déjà été par deux fois, en 1999 et en 2002, le théâtre de graves incidents navals.
Quant au contexte régional, il est toujours explosif, au sens propre. Pas plus tard que vendredi matin, 26 mars, un communiqué militaire nord-coréen annonçait le déclenchement du feu nucléaire en cas de menace sur la sécurité du régime.