C'est le grand message de cette allocution très solennelle, à l'Elysée, trois jours après la cinglante défaite aux élections régionales. « Nous devons continuer les réformes » a dit le président « rien ne serait pire que de changer de cap du tout au tout, en cédant à l'agitation propre aux périodes électorales »... Voilà, c'est dit, pas de changement radical, donc de politique. Nicolas Sarkozy dit avoir entendu le message des urnes, noté le choix des électeurs et surtout l'abstention record mais il estime que « les Français se sont exprimés dans un contexte de crise ».
C'est donc la crise qu'il faut continuer de combattre et le président rappelle qu'il a déjà beaucoup oeuvré en ce sens et qu'il va continuer avec le gouvernement pour que la France tire le meilleur profit de la reprise annoncée. Parmi les principales priorités affichées par Nicolas Sarkozy, la réforme des retraites. Le président promet à nouveau qu'il ne « passera pas en force » et que dans 6 mois, « les mesures justes et nécessaires » auront été adoptées.
Promesse également de répondre à la crise agricole, à « l'angoisse des campagnes », a-t-il dit. Le président jure qu'il préfère aller à la crise européenne plutôt que d'accepter le démantèlement de la PAC, la politique agricole commune. Pour ce qui est de la sécurité, le président en fait bien sûr encore et toujours une priorité. Ainsi, il promet une réaction ferme contre les auteurs de violence dans les stades et les milieux scolaires...
La polémique de la taxe carbone
Le président est également revenu sur la polémique engagée autour du report de la taxe carbone avec, à nouveau, cette volonté d'être très clair. Pas question de renoncer à une « fiscalité écologique » a-t-il notamment expliqué pour mieux fustiger le « dumping environnental » qui menace l'emploi dans l'hexagone, sous-entendu venant des pays pollueurs. Voilà pourquoi il souhaite que l'introduction de cette taxe carbone soit liée à la création d'une taxe au niveau européen, ce qui est loin d'être, faut-il le rappeler, l'ambition des partenaires européens de la France, autant dire que la taxe carbone est reportée pour un bon moment.
Les priorités affichées ce mercredi 24 mars par le chef de l'Etat ressemblent à s'y méprendre à un discours de politique générale ou tout au moins à la feuille de route de la seconde partie du quinquennat, avec à nouveau cette promesse très volontariste en toute fin de discours : « Vous attendez des résultats, ces résultats vous les aurez »...