Avec notre envoyé spécial à Doha, Guilhem Delteil
C'est un sujet récurrent à chacune des conférence de la CITES. Et un sujet sensible. La discussion sur les éléphants d'Afrique, ce lundi 22 mars, a été longue et animée pour finalement aboutir à un statu quo. La Zambie et la Tanzanie ont pourtant plaidé l'augmentation du nombre de pachydermes sur leur territoire, évoqué les dommages qu'ils causent sur les installations des hommes et garanti que l'argent ainsi rapporté servirait au développement du pays ainsi qu'à la conservation de l'espèce.
Mais ce qui a irrité nombre d'autres Etats, c'est le fait même de voir ce sujet revenir dans les discussions. En 2007, lors de la précédente conférence de la CITES, une période de repos de neuf ans avait été décidée. Cette mesure ne s'applique aujourd'hui qu'à quatre pays qui ont obtenu, eux, le droit de chasser, de manière limitée, les éléphants.
C'est précisément cela que conteste Noah Wekesa, le ministre kényan de l'Environnement dont le pays a mené la lutte contre ces propositions tanzanienne et zambienne. « Nous croyons qu'il y a eu une erreur dans la retranscription des débats. Mais je pense que l'esprit était qu'il devait y avoir une période de repos.
Nous voulions une clarification. Malheureusement, nous n'avons pas pu l'obtenir. Mais nous croyons fermement qu'il y avait un accord de tous ces pays pour mettre en place une période de repos », affirme Noah Wekesa.
La Zambie, elle, n'a pas du tout la même interprétation de cette décision. Sa ministre de l'Environnement l'a répété à l'issue de la session de ce lundi 22 mars. « Il n'y a pas de moratoire. Chaque pays est en droit de demander un déclassement. Et nous allons pousser en ce sens », a-t-elle prévenu.