Le commerce des éléphants, au menu de la conférence de la CITES

La Zambie et la Tanzanie vont demander ce lundi 22 mars lors de la conférence des Etats membres de la CITES, (la convention sur le commerce international des espèces menacées d'extinction), que le commerce d’éléphants, actuellement interdit, leurs soit autorisé de manière contrôlée. Une demande combattue par le Kenya et de nombreuses ONG, dont ElephantVoices. 

Avec notre envoyé spécial à Doha, Guilhem Delteil

Il y a tout d’abord une bataille de chiffres. Les autorités tanzaniennes et zambiennes affirment que la population d’éléphants dans leur pays a augmenté. Elle aurait doublé en Tanzanie. Des données contestées par nombre de scientifiques étrangers. Et puis, il y a un désaccord sur les conséquences résultant de l’adoption de cette proposition.

Shamsa Mwangunga est la ministre tanzanienne des Ressources naturelles et du Tourisme. Pour elle, l’argent rapporté serait réinvesti dans la protection des éléphants, ou viserait à récompenser les efforts de la population : « Nous devons protéger les éléphants. Mais en même temps, il nous faut des fonds pour s’assurer que cette conservation se fait correctement. Et puis, il y a aussi la population. Elle fait un travail remarquable pour protéger les éléphants, pour s’assurer qu’ils ne seront pas victimes du braconnage ».

Joyce Pool est directrice de l’ONG ElephantVoices. Pour elle, l’effet est inverse. Depuis que le débat sur les éléphants a été relancé, le marché de l’ivoire est reparti à la hausse. « Nous savons maintenant que le prix de l’ivoire est bien plus élevé. Nous savons qu’il y a beaucoup d’usines qui ouvrent en Chine et ailleurs. Si vous envoyez un message compliqué au public, alors vous encouragez le commerce, parce que les gens ne savent pas s’ils doivent ou non acheter ».

Un avis que partagent d’autres pays africains. C’est le cas du Kenya qui plaidera pour que ces deux propositions soient rejetées.

Partager :