Avec notre envoyé spécial à Doha, Guilhem Delteil
Il y a tout d’abord une bataille de chiffres. Les autorités tanzaniennes et zambiennes affirment que la population d’éléphants dans leur pays a augmenté. Elle aurait doublé en Tanzanie. Des données contestées par nombre de scientifiques étrangers. Et puis, il y a un désaccord sur les conséquences résultant de l’adoption de cette proposition.
Shamsa Mwangunga est la ministre tanzanienne des Ressources naturelles et du Tourisme. Pour elle, l’argent rapporté serait réinvesti dans la protection des éléphants, ou viserait à récompenser les efforts de la population : « Nous devons protéger les éléphants. Mais en même temps, il nous faut des fonds pour s’assurer que cette conservation se fait correctement. Et puis, il y a aussi la population. Elle fait un travail remarquable pour protéger les éléphants, pour s’assurer qu’ils ne seront pas victimes du braconnage ».
Joyce Pool est directrice de l’ONG ElephantVoices. Pour elle, l’effet est inverse. Depuis que le débat sur les éléphants a été relancé, le marché de l’ivoire est reparti à la hausse. « Nous savons maintenant que le prix de l’ivoire est bien plus élevé. Nous savons qu’il y a beaucoup d’usines qui ouvrent en Chine et ailleurs. Si vous envoyez un message compliqué au public, alors vous encouragez le commerce, parce que les gens ne savent pas s’ils doivent ou non acheter ».
Un avis que partagent d’autres pays africains. C’est le cas du Kenya qui plaidera pour que ces deux propositions soient rejetées.