Gauthier Lefèvre est l'otage qui est resté le plus longtemps en captivité au Soudan, depuis le début de la vague d'enlèvements des employés d'organisations humanitaires il y a exactement un an. Ces prises d'otages sont survenues peu de temps après le mandat d'arrêt international émis par la Cour pénale internationale (CPI) contre le président soudanais Omar el-Béchir.
Quinze personnes, dont six Français, ont été enlevées en neuf mois, puis libérés après quelques jours ou plusieurs semaines. Gauthier Lefèvre est donc le dernier à retrouver sa liberté. Lors de son enlèvement il y a cinq mois, il était dans un convoi de deux véhicules - marqués du logo de la Croix-Rouge - avec d'autres employés soudanais et étrangers de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge international.
Les ravisseurs avaient alors pris en otage le seul humanitaire qui avait un passeport français et laissé les autres poursuivre leur voyage. Dans la foulée, ils avaient exigé le versement d'une rançon. Ont-ils eu ce qu'ils demandaient cinq mois après leur forfait ? Le porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Soudan, Saleh Dabbakeh, a déclaré que son organisation n'a pas payé de rançon pour la libération de Gauthier Lefèvre. Il y a cinq jours, deux autres humanitaires français ont retrouvé leur liberté. Olivier Denis et Olivier Frappé avaient été enlevés en novembre dernier en Centrafrique, près de la frontière avec le Darfour.
A Paris, le président Nicolas Sarkozy a appris avec « beaucoup de soulagement » la libération de Gauthier Lefèvre et a remercié « les autorités soudanaises pour leur aide particulièrement précieuse dans la gestion de cette crise ». Le Premier ministre François Fillon, ainsi que le ministre des Affaires étrangères ont également salué la libération de cet employé de la Croix-Rouge.