Accalmie à Jérusalem-Est mais pas de détente sur le «front» israélo-américain

Il y avait des années que de semblables affrontements n'avaient pas opposé les Palestiniens aux forces de l'ordre israéliennes. Mardi 16 mars 2010, une quarantaine de personnes ont été blessées à Jérusalem de source policière. Sur le terrain diplomatique, la tension avec la Maison Blanche n'est pas retombée et les Etats-Unis attendent un geste d'apaisement de la part du Premier ministre Benyamin Netanyahu.

Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet

La police et les forces anti-émeute israéliennes restent en état d'alerte ce mercredi 16 mars à Jérusalem, mais la tension et le niveau de violence devraient progressivement baisser selon des responsables militaires. L'armée a d'ailleurs levé ce matin le bouclage de la Cisjordanie, qui avait été en vigueur pendant cinq jours consécutifs. «Les gros titres qui annonçaient le début de la 3ème Intifada se sont trompés une nouvelle fois» assure ce matin le quotidien Haaretz qui remarque que les incidents d'hier ne se sont pas propagés aux grandes villes de Cisjordanie. Même les accrochages dans les quartiers arabes près de la vieille ville de Jérusalem ont été facilement contenus par la police qui a elle-même limité l'usage de la force pour éviter un embrasement, constatent les médias israéliens.

Les appels du Hamas, pour lancer ce que certains appellent déjà l’intifada al-Quods -l’intifada Jérusalem, ont échoué conclut l’éditorialiste du Haaretz qui s’inquiète toutefois de la dangereuse escalade à laquelle se livrent, autour de la question de Jérusalem, le mouvement islamiste Hamas et le Fatah de Mahmoud Abbas.

La crise diplomatique entre Israël et les Etats-Unis n’est toujours pas résolue….

L’émissaire spécial américain George Mitchell a reporté à la fin du mois sa visite qui devait commencer mardi 16 mars et la Maison Blanche attend toujours une réponse israélienne aux différentes demandes faites par la secrétaire d'Etat américaine. Hillary Clinton a notamment demandé l’annulation, purement et simplement, du projet de construction à Jérusalem-Est qui avait été annoncé pendant la visite du vice-président américain Joe Biden, et qui est à l’origine de cette très sérieuse crise entre les deux traditionnels alliés.

Le secrétariat d’Etat américain attend également de l’Etat hébreu des gestes de bonne volonté à l’égard de l’Autorité palestinienne, comme une vague de libération de prisonniers. Enfin, Washington attend de Benyamin Netanyahu qu’il déclare publiquement sa volonté de discuter et de régler les questions liées au statut final dans le cadre des négociations.

Israël devrait donner sa réponse assez rapidement, estimait mardi soir un porte-parole du secrétariat d’Etat, qui annonçait même une très prochaine conversation téléphonique entre Hillary Clinton et le Premier ministre israélien. Cette conversation téléphonique qui serait le signe d’un réchauffement des relations entre les deux amis fâchés pourrait, avoir lieu, d’après la presse israélienne, dès ce mercredi.

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