Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet
Un calme précaire et tendu règne pour l’instant à l’intérieur de la Vieille ville de Jérusalem et aux environs des quartiers arabes de la ville. Mais les odeurs de gaz lacrimogène qui flottent encore dans l’air ça et là, à la périphérie des quartiers Est et les pierres qui jonchent encore le sol, notamment à l’entrée du quartier de Wadi Joz et près de la porte des Lions, l’entrée de la vieille ville la plus proche de la Mosquée d’al- Aqsa, rappellent qu’il y a eu des heurts parfois violents ce mardi matin entre de jeunes Palestiniens et les forces de l’ordre israéliennes.
Suivant le mot d'ordre du Hamas qui avait appelé à faire de ce mardi 16 mars, « une journée de la colère » pour défendre la Mosquée d’al-Aqsa, des dizaines de manifestants en différents endroits de la ville, s’en sont pris aux forces de l’ordre à coup de jets des pierres. Des pneus ont été également brûlés ce matin à l’entrée du camp de Shuafat, où les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrimogène, de grenades assourdissantes et de balles en caoutchouc pour disperser des dizaines d’émeutiers masqués.
Des scènes similaires ont eu lieu dans les quartiers arabes de Wadi Joz et de Silwan qui bordent la vieille ville, mais les incidents se sont également étendus hors de Jérusalem, au check point de Qalandja, dans la ville d’Abu Dis et en Cisjordanie, dans la ville de Nilin qui est depuis 5 ans le lieu de manifestations contre le mur de séparation.
Important dispositif policier
Cela fait 5 jours maintenant que la police israélienne était en état d’alerte maximum. Elle avait totalement bouclé la Cisjordanie, la vieille ville de Jérusalem et interdit l’accès à l’esplanade des Mosquées aux hommes de moins de 50 ans alors que 3 000 policiers environ étaient déployés à Jérusalem et filtraient toutes les entrées de la partie orientale de la ville.
C’était déjà un dispositif inhabituel, mais il faut rappeler qu’après les incidents qui avaient éclaté en début du mois, près de l’esplanade des Mosquées, suite à l’inscription au patrimoine d’Israël, de deux lieux saints situés en Cisjordanie, les autorités israéliennes craignaient de nouvelles violences, dans la foulée de l’annonce d’un important projet de colonisation à Jérusalem-Est, pendant la visite du vice-président américain, la semaine dernière. Finalement, c’est l’inauguration lundi 15 mars, d’une synagogue historique dans la vieille ville qui aura été le déclencheur de ces nouvelles émeutes, qui ont fait pour l’instant, une cinquantaine de blessés légers, d’après le Croissant-Rouge palestinien, qui ont conduit à l’arrestation d’une trentaine de policiers israéliens.