A l’issue du sommet de Maputo de novembre, les chefs d’Etat d’Afrique australe avaient sommé les protagonistes du gouvernement d’union de mettre fin à leurs disputes dans un délai ferme d’un mois. Le Premier ministre Morgan Tsvangirai, qui est entré en fonction il y a treize mois, avait boycotté le conseil des ministres durant deux semaines en octobre pour protester contre le manque de sincérité de la Zanu-PF de Robert Mugabe.
Quatre mois plus tard, rien n’a changé. Robert Mugabe a maintenu à leurs postes le gouverneur de la banque centrale et le procureur général. Le trésorier du MDC Roy Bennett n’a toujours pas pris ses fonctions en tant que vice ministre de l’Agriculture. La liste de doléances du Premier ministre Morgan Tsvangirai s’est même allongée.
La loi d’indigénisation est entrée en vigueur malgré les réserves de Tsvangirai, et trois de ses ministres ont vu leurs responsabilités réduites à la portion congrue au profit de ministres Zanu-PF, proches de Mugabe.
Devant ces difficultés il se peut que Zuma oriente les deux camps vers l’organisation d’élections. Après tout l’adoption d’une nouvelle constitution et les réformes nécessaires à la tenue d’un scrutin libre, juste, et surtout sans violence, sont la raison d’être du gouvernement d’union. Mais là aussi la Zanu-PF de Mugabe est accusée de faire obstacles aux réformes. Le statu quo confère un net avantage au président sortant, et Robert Mugabe à 86 ans brigue un nouveau mandat.