La loi d'indigénisation fragilise la cohabitation

Le président du Zimbabwe Robert Mugabe a défendu samedi une loi qui prévoit le transfert de 51% du capital des entreprises étrangères à des Zimbabwéens de souche. Lors d’une fête pour ses 86 ans, le vieux dirigeant a estimé que cette loi vise à augmenter la participation des nationaux dans l'économie du pays.

C’est à Bulawayo, la deuxième ville du pays, que Robert Mugabe est allé faire la promotion de la loi d’indigénisation. Un texte controversé adopté en 2007 dont le gouvernement publiait il y a deux semaines le décret d'application.

De quoi susciter l'inquiétude des investisseurs étrangers présents au Zimbabwe. Dès demain, les entreprises vont devoir fournir des informations sur leurs actionnaires et sur les plans qu'elles comptent mettre en place pour s'y conformer… C’est-à-dire faire en sorte que les Zimbabwéens possèdent 51% de chaque société étrangère.

Une loi « nulle et non avenue »

Ceux qui font des affaires à Harare ou dans d’autres parties du pays comparent cette loi à la réforme agraire lancée il y a une dizaine d'années. Décidée du jour au lendemain, elle avait provoqué le départ précipité de plus de 4 000 fermiers blancs et la désorganisation du secteur agricole.

Cette fois, les patrons des entreprises étrangères disposent d'un délai de 45 jours pour présenter leurs plans d'indigénisation. Les dirigeants qui n’appliqueront pas la loi risqueront cinq ans de prison.

C’est un nouveau sujet qui fragilise la cohabitation. Selon le Premier ministre Morgan Tsvangirai, la loi d’indigénisation est « nulle et non avenue », parce qu’elle n’a pas été débattue au sein du nouveau gouvernement.

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