Trente-cinq pirates en quatre prises, la frégate française Nivôse établit des records d’arrestations de pirates. Mais le problème est toujours le même : où les faire juger ? La France a décidé de répondre dans l’urgence pour vingt-quatre d’entre eux. Plutôt que de les relâcher, la solution a été de les transférer aux autorités du Puntland, dans le nord-est de la Somalie. Ce n’est pas la première fois que la France choisit cette option, qui est considérée d’un œil plus que sceptique par les Nations unies et l’Union européenne en général. Selon un officiel de l’ONU, qui ne souhaite pas être cité, la France ne joue pas franc jeu, et décrédibilise la position commune concernant la Somalie.
La justice dans ce pays est loin de respecter les standards internationaux, qui plus est au Puntland, région semi-autonome autoproclamée, non reconnue par la communauté internationale. Mais cette décision française repose sur la volonté de ne pas relâcher les pirates une fois qu’ils ont été saisis en mer.
Pour les onze autres pirates présumés, ils seront transférés aux Seychelles, Etat qui a exigé que le commandant du Nivôse ainsi que trois autres officiers se présentent en même temps pour faire leur déposition. Cela implique pour la France d’affréter un avion privé depuis Djibouti vers les Seychelles, sachant que si les poursuites n’aboutissent pas, il faudra financer le rapatriement de ces onze pirates présumés.