Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Habillée en rouge des pieds à la tête, Sumalai Panya, enseignante à la retraite, est venue, comme des dizaines de milliers d’autres, manifester contre le gouvernement à Bangkok.
Son combat, dit-elle, ne se limite pas à défendre Thaksin Shinawatra, l’ancien Premier ministre condamné pour corruption et exilé depuis 2008. Avant tout, Sumalai Panya dit lutter contre l’injustice sociale.
« Je suis venue manifester parce que dans ce pays, il y deux poids deux mesures. Un certain groupe de personnes bénéficie de beaucoup de droits spéciaux. Quoiqu’ils fassent, ils ne sont pas en tort. La dernière fois, ils ont occupé l’aéroport, ils ont occupé le siège du gouvernement pendant trois mois, mais on ne leur a pas donné tort. Ils n'ont pas à comparaître devant le tribunal. Mais pour notre groupe, nous avons légèrement enfreint les règles, nous n’avons pas commis de crime, mais seulement dérogé aux règles et la répression contre nous a été sévère ».
Sumalai fait allusion aux « chemises jaunes », les militants anti-Thaksin, qui avaient bloqué fin 2008 l’aéroport de Bangkok. Ceux-ci, appuyés par l’armée et l’élite conservatrice, n’ont jamais été inquiétés pour les troubles qu’ils avaient causés. Une immunité considérée comme inacceptable par les « chemises rouges ».