Avec notre correspondant à Vienne, Blaise Gauquelin
Si Yukiya Amano se rend à Brésil, c’est parce que désormais l’avenir du dossier nucléaire iranien se joue en partie là-bas. C’est par la diplomatie brésilienne en effet, qu’Iraniens et Américains, qui ne se parlent plus directement, se font encore pourtant régulièrement passer des messages. La visite officielle du directeur de l’AIEA aura lieu entre le 20 et le 28 mars, à une date qui reste à définir.
Le Brésil sert de tampon entre occidentaux et Iraniens. En ce moment, comme la Turquie et le Liban, il siège au Conseil de sécurité des Nations-Unies. Et il pense que le temps des sanctions n’est pas encore venu.
En fait, selon des sources diplomatiques sud-américaines, Lula le président brésilien, veut jouer la montre. Il y a des élections présidentielles au Brésil, le 3 octobre prochain, et son Parti des Travailleurs est mal placé dans les sondages. L’attitude à adopter face à l’Iran divise l’opinion publique brésilienne. Son siège à l’ONU, le président brésilien le donnerait donc bien à quelqu’un d’autre.
Lula pense en outre qu’avec le Hezbollah qui fait partie du gouvernement d’Union nationale à Beyrouth, les chances des occidentaux de faire approuver à l’unanimité une résolution au Conseil de sécurité sont quasi-nulles.