Retrait de la Monuc : l’ONU et Kinshasa pas sur la même longueur d’onde

Après le gouvernement tchadien, c'est au tour des Congolais de réclamer le départ des casques bleus stationnés sur leur territoire. Le Conseil de sécurité de l’ONU a demandé au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, de lui remettre le 1er avril prochain une série de propositions sur le devenir de la MONUC en RDC. Kinshasa souhaite que le désengagement des casques bleus démarre en juin prochain et soit terminé un an plus tard en juin 2011. Le français, Alain Leroy, secrétaire général adjoint des Nations unies et responsable des opérations de maintien de la paix de l'ONU a rencontré le président Kabila la semaine dernière à Kinshasa. Dans une note confidentielle préparée pour cet entretien figure : l'ONU envisage un plan de retrait sur plusieurs années.

La première phase prévoit le départ d'un bataillon de casques bleus déployé dans l'ouest du Congo au mois de juin prochain. L'ONU considère qu'en dehors des trois provinces de l'est, la situation est suffisamment stable pour permettre aux seules forces de sécurité congolaises de maintenir la sécurité dans ses régions de l'ouest.

Pour ce qui concerne le retrait de toutes les forces de la Monuc, c'est à dire des 20 000 soldats majoritairement installés dans les deux Kivus et la province orientale, leur départ est, lui, envisagé sur une période d'au moins trois ans, si la situation, est-il précisé dans cette note, continue de s'améliorer.

Ce retrait par étape qui s'échelonnerait donc, dans l'hypothèse la meilleure jusqu'a fin 2013, a t-il été proposé sous cette forme au président Kabila lors de sa rencontre avec Alain Leroy ? Le secrétaire général adjoint de l'ONU a en tous cas probablement expliqué que le Conseil de sécurité insistait pour que le plan de retrait de la Monuc ne s'effectue qu'avec la garantie que la sécurité dans l'est était devenue irréversible.

La communauté internationale qui finance depuis 10 ans la plus importante mission de paix de l'ONU ne veut pas prendre le risque que le conflit redémarre après le départ des casques bleus. Il lui serait alors reproché de n'avoir servi à rien.
 

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