Depuis l'automne dernier, l'Union européenne s'est engagée dans la voie des sanctions économiques vis-à-vis du pouvoir du président Tandja. Bruxelles avait reconnu inconstitutionnelles les institutions issues du référendum et demandait aux autorités de retourner le plus rapidement vers la légalité, faute de quoi les sanctions tomberaient.
Concrètement, l'Union européenne a déjà coupé des aides budgétaires pour 2010 et a gelé, à titre conservatoire, les nouveaux contrats de coopération à l'exception de l’aide humanitaire aux populations. Selon nos informations, rien n'a changé depuis le coup d’Etat. Les relations entre l'UE et le Niger sont toujours liées à la procédure de sanctions de l'article 96 des accords de Cotonou.
Bruxelles souhaite se rendre assez rapidement à Niamey pour rencontrer la junte, l’informer du processus en cours et connaître ses véritables intentions de retour à la normale. Comme pour les autorités passées, l'UE pourrait par la suite accueillir la junte à Bruxelles avec une feuille de route précise. C'est sur des engagements concrets que l'Europe se prononcera pour ou contre la reprise de la coopération économique. Ce sont plus de 450 millions d'euros d'ici 2013 qui sont en jeu.