Parmi les membres de l'ex-gouvernement du président Tandja, le Premier ministre était encore jusqu'à vendredi hospitalisé à l'hôpital national de Niamey pour des raisons inconnues. Selon des informations recueillies auprès de proches de la junte, ces mesures de surveillance de la part des militaires seraient pour faire la lumière sur des affaires de corruption parmi les proches du pouvoir.
Dès le soir du coup d'Etat, le 18 février dernier, la junte a clairement affiché son intention d'assainir les affaires publiques. Enrichissement illicite, marchés de gré à gré, contrats miniers octroyés à des intermédiaires jugés véreux par des associations de lutte contre la corruption. Les dossiers délicats ne manquent pas à Niamey.
Selon un responsable de la société civile nigérienne, «au fil des années, l'impunité a été institutionnalisée et a miné le système démocratique au Niger». Pour nombre de Nigériens, cette transition militaire a pour vocation de refonder le système sur des bases démocratiques sûres et solides.
Le colonel Goukoye, le porte-parole de la junte reconnaissait en début de semaine que des enquêtes seraient menées et des procès ouverts, si nécessaire. Des dossiers sont actuellement en train de se constituer à Niamey sur des scandales financiers.
La plupart des ministres de Mamadou Tandja ont retrouvé leur liberté mais restent en résidence surveillée, sous bonne garde militaire, devant leur domicile « pour leur sécurité » dit-on. « Ils sont détenteurs de dossiers importants, précise une source militaire, il faut éviter que rien ne puisse leur arriver ».
Seul Albadé Abouba, l'ancien ministre de l’Itérieur, l'un des hommes de confiance du président déchu reste à la disposition des militaires. Mamadou Tandja est toujours retenu à la Villa verte, non loin du palais présidentiel.