Les forces de sécurité encerclent le siège de l’UFC

Un cordon de policiers a entouré, ce lundi 8 mars 2010 au matin à Lomé, le siège du parti de l’Union des forces du changement (UFC), une des principaux partis de l’opposition. Cette formation rejette les résultats provisoires annoncés hier donnant son candidat, Jean-Pierre Fabre, en seconde position, derrière le président sortant Faure Gnassingbé.

 

Le gouvernement togolais a fait savoir lundi 8 mars 2010 que la manifestation de l'opposition prévue mardi à Lomé ne serait pas autorisée. Quatre partis, dont l'Union des forces du changement, avaient appelé à ce rassemblement. Une marche qui devait être suivie d'un meeting afin de protester contre les résultats du scrutin présidentiel du 4 mars, des résultats qu'ils jugent frauduleux.
 

Selon des résultats provisoires, Faure Gnassingbé a été réélu avec près de 61% des voix. La victoire annoncée du chef de l'Etat sortant n'est pas du tout du goût du candidat du principal parti de l'opposition. Jean-Pierre Fabre, qui a obtenu environ 34% des suffrages, a catégoriquement rejeté sa défaite. Il assure avoir remporté le scrutin à un tour. Il a accusé, dimanche 7 mars, la Commission nationale électorale indépendante (Céni) de ne pas avoir respecté les procédures de transmission et de vérifications des résultats.

 

Dans la matinée de ce lundi 8 mars, un cordon de policiers a entouré le siège de l'UFC. Selon nos informations, tout le quartier a été bouclé. Eric Dupuis, l'un des porte-parole de l'UFC, se trouvait à l'intérieur et il a affirmé à RFI que « la FOSEP (Force spéciale élection présidentielle) a fermé tous les accès menant au siège de l'UFC ». Il a ajouté que « les FOSEP sont des forces de sécurité qui normalement devaient être sous les ordres de Gnassingbé et que tous les militants, tous les responsables, tous les cadres du parti ont été refoulés. Moi-même j’ai été refoulé et c’est de maison en maison que j’ai pu parvenir au siège ».

Eric Dupuis a essayé de parler à un officier qui lui a répondu : « Dis à tous ceux qui foutent le bordel d’arrêter. Sinon vous ne passez pas et nous agirons en conséquence ». Le même porte-parole de l’UFC a souligné qu’il n’y a pas de projet de manifestation pour ce lundi 8 mars, mais qu’il y a un projet pour mardi 9 mars : « Nous avons adressé un courrier en ce sens au ministère de l’Administration territoriale, avec copie au ministère de la Sécurité. On se demande qui a donné l’ordre à la FOSEP de boucler les rues amenant au siège de l’UFC, puisque normalement la FOSEP était censé être sous les ordres de la Céni ».

Au sujet des manifestations, le ministre togolais de la Coopération Gilbert Bawara a déclaré sur notre antenne qu’il n’y a aucune décision les interdisant, mais qu’il faut en informer au préalable les responsables de la sécurité.

Quant au candidat du Comité d'action pour le renouveau (CAR, deuxième force de l'opposition),Yawovi Agboyibor, arrivé en troisième position (moins de 3%), il conteste, lui aussi, le score qui lui a été attribué et surtout les conditions générales de la tenue du scrutin. Il compte demander l'invalidation pure et simple du scrutin devant la Cour constitutionnelle.

Dès dimanche, les militants du parti au pouvoir, le Rassemblement du peuple togolais (RPT), ont manifesté leur joie et leur soutien au président Faure Gnassingbé donné vainqueur.

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