Les partisans de Faure Gnassingbé ont célébré dimanche 7 mars 2010 à Lomé la victoire de leur candidat à la présidentielle du 4 mars. Le président sortant est crédité de plus de 60% des voix contre près de 34% pour le candidat de l'UFC, Jean-Pierre Fabre, selon les résultats annoncés samedi soir par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Le RPT a notamment organisé une caravane dans les rues de Lomé.
Une victoire que l'opposition ne reconnaît pas. Quelques centaines de personnes ont manifesté dimanche après-midi dans les rues de la capitale. Parmi eux, Jean-Pierre Fabre qui a catégoriquement rejeté sa défaite à la présidentielle. La police est intervenue pour disperser les manifestants à coup de gaz lacrymogènes.
Jean-Pierre Fabre remet notamment en cause le mode de compilation des résultats. Celle-ci s'est faite samedi lors de la réunion entre le président de la Commission électorale et les responsables locaux des CENI régionales.
Pour le président de la commission électorale, Issifou Taffa Tabiou, tout cela n'est que polémique et le plus sage est de s'en référer au code électoral.
Parmi les autres réactions, celle du candidat arrivé en troisième position, avec près de 3% des voix. Selon l'ancien premier ministre Yawovi Agboybo, la validité du scrutin est en cause. Il compte déposer une requête en invalidation devant la Cour constitutionnelle.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a, quant à lui, appelé toutes les parties à la retenue. La dernière présidentielle en 2005 avait été entachée de violences.
Les deux principaux dirigeants du MPA (Mouvement pour le changement et l'alternance), qui réunit des jeunes de l'opposition proches de l’UFC, ont été arrêtés.
Depuis samedi une douzaine de personnes ont été interpellées, parmi lesquelles deux proches de l'ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo arrêtés samedi. Selon les autorités, ils distribuaient des tracts appelant au soulèvement populaire. Ce que conteste l'entourage des prévenus.